Les origines du Parti Socialiste
Le 5 octobre 1911 en conférence à Buenos Aires, Jean Jaurès, le fondateur du Parti Socialiste, définissait celui-ci :« C'est cet idéal de paix, de justice, d'humanité et de travail associé que le socialisme propose à l'âme des foules ». Ce parti politique naît en 1905 grâce à l'union de mouvements socialistes et prend le nom de SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière). C'est en 1969 que le SFIO devient le Parti Socialiste sous l'impulsion de François Mitterrand, alors premier secrétaire du parti en 1971.
Sur l'échiquier politique ce parti se situe à gauche. Avec des idées qui se rapprochent du communisme, il lutte pour le droit des ouvriers, prône l'intervention de l’État dans l'économie par une redistribution des richesses, l'augmentation des impôts et ainsi la protection des plus démunis. Il défend aussi les valeurs de la liberté. Cependant, au fur-et-à mesure le Parti Socialiste a changé sa politique pour élargir son électorat. De fait, les classes moyennes sont désormais plus concernées. Par ailleurs, le parti évolue et doit cohabiter avec les idées capitalistes qui sont le fil conducteur de la France, il accepte la politique économique libérale. Par conséquent, certaines personnes de gauche estiment que le PS a changé et n'exerce plus la même politique. C'est pour cela que Jean-Luc Mélanchon fonde le Parti de gauche (PG) en 2009, qui souhaite revenir aux valeurs fondamentales du socialisme. Toutefois, le PS compte de nombreux alliés de gauche comme le Parti Radical de Gauche (PRG), le Parti communiste français (PCF), le Mouvement républicain et citoyen (MRC), Europe Écologie Les Verts (EELV).
Ainsi le PS est le premier parti de gauche de France. De fait, il comptait sur la mobilisation de ses électeurs pour le second tour des régionales qui s'est déroulé dimanche dernier dans un contexte post-attentat. Alors que le PS détenait en 2010, 21 des 22 régions de France métropolitaine, il a dû s'engager dans les années à venir pour mobiliser son électorat et lutter au sortir du premier tour pour éviter une défaite historique. Aujourd'hui, le fait que le PS n'ait obtenu que 5 régions sur 13 aux élections régionales de 2015 reflète le mécontentement des français et les problèmes au sein du parti qui avait pourtant été élu lors des présidentielles de 2012.
Un parti de gauche qui soutient la droite
Pour les élections régionales du 6 et 13 décembre 2015 le PS s'était allié au PRG. La campagne du PS avait promis des engagements concernant l’éducation, les transports, l’égalité hommes-femmes, la santé, la sécurité ou encore sur le chômage. Ce dernier étant un facteur non négligeable de l’actuelle crise en France et par conséquent de la montée du Front National (FN). Cependant, ces promesses n’ont pas été suffisantes pour convaincre les électeurs qui se sont fortement mobilisés en faveur du FN, en tête dans six régions après le premier tour. Le PS, secoué par cette première défaite devait changer de stratégie pour « sauver les meubles ». C’est donc grâce à des apparentements durant l’entre-deux-tours que le PS a réussi à récupérer 5 régions au second tour. En effet, les alliances avec EELV, le PCF et le PG quand cela était possible a contribué à une hausse des suffrages en faveur de l’union de gauche. En revanche, le PS a aussi cédé deux régions : le Nord-Pas-De-Calais-Picardie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur au profit de la droite en constituant un front républicain lorsqu’il était devancé par la droite et l’extrême droite. Cette position adoptée par la majorité des candidats socialistes avait pour but d’empêcher l’ascension du FN, quitte à laisser la droite l’emporter. Le parti Les Républicains (LR) n’a cependant pas fait de même en appliquant la stratégie du « ni-ni » voulue par Nicolas Sarkozy et visant « ni retrait, ni fusion » de son parti. Manuel Valls, premier ministre socialiste, a ainsi déclaré : « J’assume mes responsabilités, c’est la grande différence entre moi et Nicolas Sarkozy. Il n’y a pas de « ni-ni ». J’appelle à voter Christian Estrosi face à l’extrême droite, à voter Xavier Bertrand face à l’extrême droite, et Philippe Richert face à l’extrême droite. »
Néanmoins, on constate aussi des divergences au coeur du PS concernant l’idée d’un front républicain. C’est l’exemple du candidat Jean-Pierre Masseret en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine qui a refusé de se retirer malgré un score faible (16,11%) au premier tour. Il tenait à ce que la gauche soit représentée au second tour même si de ce fait le PS lui a retiré l’investiture. Il s’est ensuite exprimé sur sa décision qu’il affirme avoir prise pour ne pas se soumettre : « Nous sommes debout, et l'ensemble de nos concitoyens sauront que nous ne sommes pas couchés devant les diktats. »
La prise de position du PS en faveur de l’union de droite a été félicitée par les candidats LR des deux régions concernées, élus grâce au front républicain. Ainsi, Christian Estrosi s’est montré reconnaissant envers « ceux qui malgré les divergences ont participé à ce vaste mouvement de résistance ». Xavier Bertrand, candidat LR en Nord-Pas-De-Calais-Picardie, a lui aussi salué « les électeurs de gauche » qu’il « remercie » pour cette union car, pour lui, « l’histoire retiendra que c’est ici que nous avons stoppé la progression du Front National. »
Des élections synonymes d'une perte de vitesse
Bien que la gauche ait perdu de nombreuses régions par rapport à 2010, ces élections régionales n’ont pas anéanti les socialistes pourtant très affaiblis à cause de leur gouvernement qui est actuellement en place, dirigé par François Hollande et très critiqué par l’opinion publique. Ce dernier ne s’est d’ailleurs pas exprimé sur les élections régionales, laissant la parole à l'autre personnalité politique forte du PS : Manuel Valls. Le premier ministre s’est contenté d’éviter une déroute à son parti tout en essayant de barrer la route au FN même si pour lui « le danger de l’extrême droite n’est pas écarté. »