Résultats du second tour des élections régionales le 13 décembre 2015
D'après le Figaro :
- Alsace/ Champagne-Ardenne/ Lorraine : Abstention 40.98% - UD (union de la droite) Philippe Richet 48.4% - FN (Front National) Florian Philippot 36.08% - DVG (Divers gauche) J.-P. Massaret 15.51%
- Auvergne/ Rhône-Alpes : Abstention 42,32% - UD Larant Wauquiez 40.61% - UG (union de la gauche) Jean-Jaques Queyranne 36.84% - FN Cristophe Boudot 22.55%
- Île de France : Abstention 45.54% - UD Valerie Pecresse 43,8% - UG claud bartolone 42.18% – FN Wallerand De Saint just14,02 %
- Nord- Pas-De-Calais/ Picardie : Abstention 38.75% - UD Xavier Bertrand 57.77% - FN Marine Le Pen : 42.23 %
- Normandie : Abstention : 40.92% - UD Hervé Morin 36.43% - UG Nicolas Mayer-Rossignol 36.08% - FN Nicolas Bay 27.5%
- Pays de la Loire : Abstention 42.75% - UD Bruno Retailleau 47.7% - UG Christophe Clergeau 37.56% - FN Pascal Gannat 19.74%
- Provence-Alpes-Côte d'Azur : Abstention 39.69% - UD Christian Estrosi 54.78% - FN Marion Maréchal Le Pen 45.22 %
- Aquitaine/ Limousin/ Poitou-Charentes : Abstention 42.22% - UG Alain Rousset 44.27 % - UD Virginie Calmels 34.06 % - FN Jaques Colombier 21.67%
- Bourgogne/ Franche-Comté : Abstention 38.85% - UG Marie-Guite Dufay 34.68% - UD Francois Sauvadet 32.89% - FN Sophie Montel 32.44%
- Bretagne : Abstention 43.12% - UG Jean-Yves le drian 51.41% - UD Marc le Fur 29. 72% - FN Gilles Pennelle 18.87%
- Centre/ Val de Loire : Abstention 40.78 % - UG François Bonneau 35.43 % 6 - UD Philippe Vigier 34.58% - FN Philippe LOISEAU 30%
- Langedoc/ Roussillon/ Midi-Pyrénées : Abstention 37.98% - UG Carole Delga 44.81% - FN Louis Aliot 33.87% - UD Dominique Reynié 21.32%
- Corse : Abstention 32.97% - REG (liste régionaliste) Gilles Simeoni 35.34% - DVG Paul Giacobbi 28.49% - UD José Rossi 27.07%
D'après Les Echos : « La droite gagne 7 régions, la gauche 5 et le Front National aucune. Les régionalistes l'emportent, quant à eux, en Corse » Toutefois le quotidien nous informe que « Marine Le Pen a battu son record de voix de la présidentielle de 2012 avec plus de 6.7 millions de voix », ce que nous pouvons qualifier de record historique. Ce même journal note également que pour la première fois depuis 17 ans, l'Île-de-france « passe à droite avec la victoire de Valérie Pecresse ».
Une abstention en forte baisse : une réaction vive à la montée du FN ?
Le Monde annonce par ailleurs que : « la participation lors du second tour serait de 58,53% contre 49% au premier tour », un sursaut de la participation qui pourrait être comparable à « celui rencontré lors de l’élection présidentielle de 2002 lorsque J.-M. Le Pen s'était qualifié pour le second tour ». D'après l'Humanité, le taux d'abstention lui, serait de « 41 à 42.5% au 2nd tour contre 50,09% au 1er tour ». Le lendemain du second tour, le Figaro titre : « Un sursaut anti-FN ? ». En effet d'après le journal, « c'est dans les régions où le FN était en position de l'emporter que la mobilisation a été la plus forte ». Cette mobilisation des électeurs, d'après le journal La Croix, aurait fortement profité « aux Républicains mais aussi au Parti socialiste qui se partageront pour les six années à venir la gestion de 12 des 13 régions métropolitaines, la Corse ayant donné la majorité aux nationalistes ».
Un avertissement qui pousse au regroupement
Suite à ce revirement de situation, le président des Républicains Nicolas Sarkozy ainsi que le premier ministre Manuel Vals se sont tous deux mis d'accord sur un point : « Ce résultat ne doit pas nous faire oublier l’avertissement qui nous a été adressé au premier tour ». Toujours par le journal La croix, le premier ministre explique ainsi : « Aucun soulagement, aucun triomphalisme, aucun message de victoire: le danger de l’extrême droite n’est pas écarté ». Ce danger pourrait donc pousser plusieurs partis à l'unification, afin d'être les plus forts contre la montée indéniable du Front National. C'est donc un appel sans précédent que Nicolas Sarkozy a lancé à l’unité et l’union de la droite dans la perspective de 2017. Une initiative allant à l'encontre du « ni-ni » qu'il avait prononcé la veille des résultats du premier tour. Il est loin d'être le seul à tenir ce discours, puisque le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, invite à la réflexion dans « les 18 mois qui viennent afin de préserver une union de la gauche indispensable pour figurer au second tour en 2017 » nous explique le même journal. En effet « le plus urgent est bien de lancer le chantier du rassemblement de la gauche dans un contexte marqué par de nouveaux paramètres », une nécessité de rassemblement visiblement renforcée par les régionales. Pour cela, le parti socialiste serait prêt à faire des efforts, peut être des concessions également, accepter la remise en question, et s'ouvrir aux autres partis. C'est en tout cas ce qu'a déclaré Manuel Vals d'après La croix :« Il faut en finir avec la gauche passéiste » et « bâtir une maison commune ». J.-C. Cambadélis avait lui aussi déclaré : « Le renouveau, c’est le dépassement du Parti Socialiste » avec « tous ceux qui veulent mener le combat contre la droite extrême et l’extrême-droite » et qui « ont vocation à se rassembler dans une alliance populaire, plus mouvement de citoyens que cartel d’organisations ». Selon La Croix « l’idée d’un rapprochement avec une droite modérée ferait son chemin ».
Qui a voté pour quel parti ?
Concernant les résultats du second tour, d'après l'Express : « La droite bénéficiait largement des voix de gauche et des abstentionnistes du premier tour, tandis que le Front National n'a pu compter pour sa part que sur les voix de Debout la France ainsi que le vote des ouvriers ». Selon l'hebdomadaire, dans toutes les régions de France, sauf en Corse, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais/ Picardie, « 86% des votants FN au premier tour on voté FN au second. Aucun socialiste du 1er tour n'a choisi le FN au second. Et ceux qui ont voté Les Républicains au 1er tour, sont 3% à avoir changé de bord ». Du côté des abstentions, « 60% des abstentionnistes du 1er tour ont voté pour la droite dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais/ Picardie, contre 40% pour le FN.»
Peu de changement pour le second tour : les votes des ouvriers ainsi que des employés étaient en faveur du front national. Les CSP+ et notamment les cadres ont quant à eux favorisé la droite. Enfin, la gauche arrive juste après avec 38% des CSP+. En ce qui concerne le vote des 18-24 ans, l'Express nous informe que ce dernier est « plutôt équilibré » : 38% d'entre eux ont voté à droite, tant disque 29% ont voté FN. Globalement le vote français est équilibré sauf chez les 65 ans et plus qui ont majoritairement voté à droite et une petite partie d'entre eux pour l’extrême-droite (16%).
Parmi ses électeurs, le FN a donc majoritairement séduit les couches populaires. En effet d'après le Nouvel Observateur, «43% des ouvriers, 36% des employés, et 36% d'un niveau inférieur au Bac. Le parti d'extrême droite a aussi particulièrement séduit les plus jeunes (35% des votants de moins de 24 ans selon Ipsos) ». L'hebdomadaire a conduit une ebquête sur les motivations qui poussaient les électeurs à voter pour le FN, dont voici les résultats : Emploi (18%) Sécurité (17%) Immigration (15%) Économie (11%) Fiscalité (10%) Inégalités sociales (9%) Éducation (11%) Transports (9%)
Quel bilan ? "Tous perdants" ?
Le journal Ouest France titre « Tous perdants, mais...». Il désigne bien sûr le FN, le PS, ainsi que Les Républicains.
Ce quotidien défend l'idée selon laquelle le FN serait le « premier » perdant dans l'histoire, mais qu'au final pas tant que ça du fait « que jamais le parti de la famille Le Pen, n’a drainé autant de voix : 6,8 millions, plus que Marine Le Pen en 2012, alors qu’il ne dispose d’aucun allié sur qui compter au second tour ». Le parti s'impose donc de plus en plus progressivement au niveau territorial car « il a réussi à faire élire 336 conseillers régionaux » et serait même la seule force d’opposition dans le Nord et Paca ».
Il exprime ensuite le fait que le PS serait le 2ème grand perdant du fait qu'il passe de 21 à 5 régions. Mais selon le journal il s'agirait plutôt d'un « rééquilibrage » car « ces cinq nouvelles régions correspondent à dix anciennes régions ». On pourrait même parler d’un léger « sursaut, après les défaites consécutives à toutes les élections depuis le début du quinquennat » nous informe le journal.
Et enfin Les Républicains seraient eux aussi perdants puisqu'ils espéraient lors de ce second tour une « vague de bleu », mais finalement ils passent « d’une région, l’Alsace, à sept, dont l’Île-de-France dont le Nord, l’Alsace et PACA « offertes » par le Parti socialiste ». D’après le journal, ils n’avaient pas prévu non plus que « les centristes, en Bourgogne et dans le Centre, caleraient devant l’obstacle ».
La géographie électorale
Cette carte témoigne d'un vote FN plutôt fort dans le nord-est et le centre de la France, ainsi que sur les rives de la Méditerranée et de les berges de la Garonne. La gauche est plus présente, dans le grand sud-ouest de la France et en Bretagne. La droite enfin a des fiefs surtout dans le centre-ouest, le Massif Central et les Alpes.