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Daesh : un recrutement 2.0

Daesh est une organisation militaire islamiste, politique, terroriste et idéologique, qui a proclamé le 29 juin 2014 l'instauration d'un califat sur les territoires qu'elle contrôle. Son développement est notamment lié aux déstabilisations géopolitiques causées par les guerres en Irak puis en Syrie. L'État islamique est classé comme organisation terroriste par de nombreux États et est accusé par les Nations Unies, la Ligue arabe et l'Union Européenne d'être responsable de crimes de guerre, de crimes contre l'Humanité et de génocide. Il pratique également la destruction systématique des vestiges multimillénaires du passé dans le périmètre des régions qu'il contrôle par les armes. Depuis août 2014, une coalition internationale de vingt-deux pays intervient militairement contre cette organisation, qui mène également des opérations meurtrières à l'extérieur des territoires sous son contrôle. Il est judicieux de se demander comment Daesh utilise sa propagande afin d’endoctriner de jeunes adeptes dans le monde.


Techniques de manipulation

Les terroristes vont chercher leurs futurs adeptes dans des quartiers populaires de différentes villes du monde ; ces personnes sont souvent en manque de confiance en eux. Ils les transforment en des militants révolutionnaires et ils leurs apprennent la pratique du djihad, qu'ils considèrent comme une obligation au cœur de leur croyance religieuse. Ces djihadistes prônent l'islamisation de l’Etat par la force. Ils séduisent car ils apportent un discours fort à des jeunes sans repères, ou encore ils attirent des déséquilibrés en diffusant des images extrêmement violentes. Suite aux discours de Daesh, un nombre croissant de ressortissants de l'Union Européenne sont partis combattre en Syrie dans l'espoir de renverser le gouvernement en place.


Propagande sur internet

La propagande massive sur internet est liée en particulier aux réseaux sociaux comme Twitter, Facebook, etc. Les djihadistes s'en servent comme outils de propagande et de recrutement. Ils en maîtrisent si bien les codes, qu'ils deviennent un fléau pour les responsables des réseaux sociaux et pour les gouvernements. Contre Daesh, la lutte s'organise, mais les méthodes sont parfois peu efficaces. Sur Twitter, par exemple, les islamistes pratiquent la méthode dite du «pigbacking», qui consiste à diffuser un contenu (vidéo, photo ou texte) suivi d'un hashtag populaire, quitte à ce que les deux n'aient strictement rien à voir. Nous voyons alors des contenus de propagande sur le djihad en Syrie avec le hashtag #iphone6 ou encore #worldcup2014, sujets les plus populaires sur le réseau social et donc, les plus vus. Les recrues de l'organisation étant pour beaucoup des digital natives (personne ayant grandi dans un environnement numérique). Par ailleurs, il est très difficile de supprimer un compte Twitter, et le risque est de toujours qu’un autre soit créé juste après la suppression du premier. Le second problème est qu'il n'y a que 3900 employés Twitter pour 500 millions d'utilisateurs ; il est donc difficile pour cette entreprise d’exercer un contrôle efficace sur toutes les publications. Le dernier problème est que le délai entre le signalement d'une publication et sa suppression est parfois trop long.


Signes de radicalisation

Les jeunes qui sont victimes du discours de propagande djihadiste présentent des comportements caractéristiques qui sont autant de signes qui peuvent alerter leur entourage. Ils se méfient de leurs anciens amis qu’ils considèrent comme impurs. Ils rejettent des membres de leurs familles. Ils changent brutalement leurs habitudes alimentaires. Ils abandonnent l’école ou la formation professionnelle car on leur explique que l’enseignement dispensé fait partie du complot. Ils arrêtent d’écouter de la musique car elle les détourne de leur mission. Ils arrêtent les activités sportives car elles sont mixtes. Ils changent leurs tenues vestimentaires. Ils fréquentent assidûment des sites et les réseaux sociaux à caractère radical ou extrémiste.


Le cœur de la bataille contre le djihadisme ne se situe pas tant sur le terrain militaire que sur celui de la communication. L’élaboration d’un contre-discours susceptible à la fois de contrer la propagande des organisations terroristes et de prévenir la radicalisation des individus les plus réceptifs n’en apparaît que plus nécessaire.

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