En cette année 2015, la France, tout comme la Syrie, la Russie et l’Egypte, le Liban, la Turquie ainsi que le Kenya a été la cible d’attentats commandités par des radicaux islamistes. Suite à ces évènements effroyables, le pays est en deuil et tente de trouver des solutions pour réagir à ces attaques. Cependant certaines de ces réponses sont en opposition aux libertés individuelles, aux droits de l’Homme et du citoyen mais aussi aux valeurs de la République française.
Quelques heures après les attentats du 13 novembre, François Hollande annonce la mise en place d’un état d’urgence déployé à travers la France. L’état d’urgence implique un système sécuritaire plus strict. Parmi les moyens mis en place, subsistent des perquisitions administratives (sans mandat) qui sont une réelle entrave aux libertés individuelles notamment car on peut craindre des dérives où ces perquisitions seraient systématiquement appliquées à certains types de population. De plus toute manifestation sur la voie publique est interdite or selon l’article 7 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen, la liberté de se rassembler et de manifester est une liberté fondamentale. La possibilité de couvre-feu est également comprise dans les dispositifs de l’état d’urgence mais ce serait encore une fois une atteinte à nos libertés. L'état d'urgence implique également une restriction de la liberté de la presse qui n’a pas été mise en vigueur pour les derniers événements contre Paris. Il serait absurde de combattre le terrorisme en restreignant nos libertés donc il ne faut absolument pas banaliser cet état d’urgence. Cependant 84 % de la population est pourtant prête à empiéter sur ses libertés pour garantir une plus grande sécurité.
Certains politiques évoquent comme solution la fermeture des frontières françaises ; or la liberté de circulation est un droit fondamental mais aussi une question d’égalité. Le droit de quitter son pays fait partie de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Dans ce cas, la fermeture des frontières empêche de le mettre en œuvre.
A noter aussi, l’idée de réintroduction de la peine de mort qui est une évidente violation des droits de l’Homme et du citoyen. Selon l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et du citoyen, le droit à la vie est reconnu à chaque individu quel qu'il soit. D’après l'article 5, « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Des hommes politiques souhaitent assigner à résidence les personnes qui ont une fiche S. Comme le dit Jean-Jacques Urvoas sur France Inter, « la fiche S est un élément de surveillance, pas un élément de culpabilisation ». Nous ne pouvons pas priver de liberté des personnes qui ne sont pas condamnées et qui ne sont pas officiellement soupçonnées d’infraction pénale. Cela est contraire aux grands principes du droit français.
Enfin, un des moyens déjà mis en place, la surveillance des appels téléphoniques et d’internet va encore une fois a contrario des droits de l’Homme. Selon l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. »
Même si la situation est délicate et qu’elle nécessite des actions en conséquence, nous ne devons en aucun cas restreindre nos droits, nos libertés et nos valeurs. Il faut absolument agir de façon modérée et réfléchie pour ne pas tomber dans un régime de terreur où toute la population est contrôlée et privée de liberté.