Parler du film Mommy dans un article comme celui-ci s'avère être une tâche d'une complexité hors du commun.
Comment par des mots exprimer si brièvement la violence de ce cyclone émotionnel, de cette tornade de douceur, de cette avalanche de tendresse ?
Mommy, ce sont des êtres imparfaits qu'on aime passionnément.
C'est l'amour inconditionnel entre une mère et son fils.
C'est un adolescent enivré d'une naïveté infantile dans une société, un esprit et un corps qui lui échappent. Bombe à retardement remplie d'une sensibilité et d'une grâce infinie en perpétuelle quête de liberté.
Ce sont des cœurs meurtris et tiraillés, des larmes chaudes et viscérales, mais aussi des sourires caressants l'azur incommensurable d'un amour absolu.
Mommy, c'est un combat perdu d'avance mais qui est, jusqu'au bout, mené sous la main chaleureuse et bienveillante de l'espoir.
Film pessimiste de la société actuelle, il ne l'est à aucun moment envers les individus qui la constituent. Xavier Dolan, en incroyable maître de poésie cinématographique, dénonce ainsi un monde qui octroie et marginalise des vies en les enfermant dans une liberté fictive.
Si l'on devait retenir un mot caractérisant Mommy (bien que la démarche reste terriblement réductrice), ce serait indéniablement et incontestablement « HUMAIN ». Un film où l'on regarde les personnages dans les yeux, face à face, sans aucune prétention, et sans pour autant les mettre sur un piédestal. Une expérience aussi bouleversante que frénétiquement poétique ; une expérience humaine et vraie.
Mommy, c'est finalement une incroyable leçon d'humilité et de réalisme, renversante de délicatesse.
Quand les défauts de chacun se révèlent être la source de leur beauté, Dolan nous apprend, ou nous réapprend, à aimer.