La course
C'est dans le petit quartier très animé de Behobie, à Irun aux frontières de l'Espagne, que débute chaque deuxième dimanche de novembre, l'une des courses les plus connues d'Europe, "La Behobia - San Sebastian". Depuis plus de 50 ans, elle réunit environ 30000 participants, petits et grands de toutes les nationalités. C'est donc ensemble que les coureurs vont partager durant 20 kilomètres tout ce pourquoi ils se sont battus durant des mois. Ils connaîtront l'émotion et la douleur, mais c'est unis qu'ils avanceront sous les encouragements de la foule. La course démarre donc dans le quartier de Béhobie après un échauffement convivial et accueillant, pour s'achever dans le cadre idyllique du centre de Saint-Sébastien au bord de la mer, après 20 kilomètres d'efforts.
"Une longue préparation pour une course réussie"
Ce sont les mots de Didier, 50 ans, pratiquant la course à pied depuis 20 ans. Pour lui, réussir un semi-marathon tel que Behobie - Saint-sébastien, ça ne s'invente pas. En effet, c'est avec vigueur que ce cinquantenaire nous annonce s'être entrainé environ 4 fois par semaine durant 2 heures à chaque séance. C'est donc de cette façon que le coureur espère arriver à son objectif : courir les vingt kilomètres en moins de 1 heure 30, à une allure d'environ 14 à 15 km/h. Mais pour cela Didier n'est pas seul, il court avec cinq autres passionnés qui espèrent, tout comme lui, réaliser leur rêve. A l'entraînement, c'est une ambiance plutôt sympa et conviviale qui les attend, tout en étant sérieuse et méthodique. Alors, quand l'heure de la course a sonné une préparation mentale est nécéssaire. Les coureurs se lèvent à l'aube, trois heures avant l'épreuve, un petit déjeuner drastique pour nos futurs champions et c'est parti. La tension monte, mais l'ambiance reste plutot chaleureuse et bon enfant, des paris s'imposent. Qui arrivera à toucher au but final ? Une course en 1 heure 25.
Des difficultés à surmonter
Malgré, les bons cotés de cette course, des difficultés peuvent toutefois survenir pendant la préparation. Le but que s'est fixé Didier avec ses amis n'est pas des moindres, et nécéssite notamment quelques sacrifices. En effet, c'est en grimaçant que notre coureur nous annonce : "les entraînements sont longs, donc forcément éprouvants pour le corps". C'est là que le bas blesse, malgré les bonnes vertus apportées par la course à pied, une pratique trop intense peut engendrer des dommages physiques, comme des problèmes au niveau des articulations ou des blessures soudaines. C'est bien sûr ce que tout coureur redoute. Mais le dévouement à cette course ne s'arrête pas là, un régime strict est nécéssaire : finis l'alcool et la charcuterie et place aux féculents. Les coureurs sont prêts à tout pour arriver à leur but final. A ce moment-là, seul le dépassement de soi durant les entraînements est nécessaire. Pour les proches, c'est une autre affaire. L'entourage de Didier nous avoue que c'est un comportement excessif, et que les coureurs infligent trop de difficultés à leurs corps, qu'ils ne le respectent pas assez. Cependant, Didier déclare avec assurance que la course à pied comprend bien plus de qualités que de défauts. Cette dernière lui apportant beaucoup de zénitude et de bien-être, lui permettant à la fois de se maintenir en forme et de s'entretenir durablement tout en passant de très bons moments entre amis.
Une arrivée avec beaucoup d'émotion
L'épreuve est terminée pour nos coureurs, qui franchissent la ligne d'arrivée sous les applaudissements de la foule. Didier se sent désormais plus léger, il est très fatigué mais relaxé. L'ensemble du club peut maintenant souffler, c'est avec brio qu'ils ont réussi à terminer ensemble la course en moins de 1h30. Et pour notre marathonien, "Béhobia - San Sebastian" restera toujours l'une des plus belles courses qu'il ait réalisées, familiale et accompagnée d'une bonne ambiance, placée sous l'égide d'une culture espagnole plus festive que jamais.
Je tiens à remercier Didier Grau pour ses réponses très utiles à mon article.